A peine les vacances entamées que je me faisais déjà chier comme un rat mort. C'est sûr que sans Jae Ha dans les parages, y avait de quoi se sentir un peu seul. La plus part des gens normaux qui avait encore une famille disons normale étaient rentrés chez eux. Il n'y avait que les couillons comme Minoru et moi qui trouvions notre ''bonheur'' a jouer les fantômes entre les murs de Gyokuseki. Enfin ça fallait le dire vite hein ? Du coup Jae Ha était rentré à Séoul à la demande du paternel. En théorie j'étais même censé le suivre. En théorie je dis bien. Ça faisait dix-neuf ans que le père en avait rien à secouer de ma vie, ce n'était pas maintenant que j'allais lui faire le plaisir de répondre présent aux repas de famille. Dieu savait combien de cousins-cousines je pouvais bien avoir là-bas. Les Kim semblaient avoir cette fâcheuse manie de se reproduire un peu partout (et après Min Ah se demandait pourquoi j'étais un excité de la verge hein ?). Bonjour le comité d'accueil ! Quand bien même j'aurais accepté de ''rentrer'' allez savoir comment j'étais censé me comporter. J'avais assez mordu sur ma chique durant mon adolescence jusqu'à ce que la grand-mère se décide enfin d'avaler de travers son kimchi alors me conduire en enfant prodigue que je n'étais pas, très peu pour moi. En plus si tous les gamins étaient comme mon brother, on en avait pas fini. Pas que je n'aimais pas mon frérot, au contraire, j'avais fini par apprécier de le côtoyer, mais un me suffisait amplement. En fait on pouvait retourner le problème dans tous les sens, il en ressortait clairement que je n'avais pas ma place. J'avais plus de chance de me sentir chez moi dans la bicoque de ma vieille, entouré de seringue et de cachets que dans le palais scintillant de monsieur Kim Ji Hyeok. Ça, ça me ressemblait plus ! Telle mère, tel fils comme on dit non ? N'allez pas croire que la comparaison me plait hein ? Toujours est-il que je préférais ne rien avoir à faire avec ces vieux bourgeois moisis ! Ah quelle était belle mon opinion de la famille. Quoi qu'il en soit, j'étais là, à Gyokuseki à me remuer les pouces dans la salle commune du dortoir des Ikioi. Min Ah était de sortie quelque part à s'envoyer en l'air avec la première débile qui lui tomberait sous la main à tous les coups ... Souichi roupillait dans la piaule comme une vieille. Minou devait être occupé à chasser la minette ou de s'amuser avec celui de Misa en dépit (non parce que je peux vraiment pas imaginer Minoru plus d'une semaine avec la même gonzesse, il devait forcément la tromper de tous côtés). Misa devait être rentrée chez ses vieux pour pleurer son frère. Komari avait dû rejoindre son couvent. En gros, il restait plus que des grosses brutes sans humour. Si je n'étais pas si déprimé j'aurais peut-être pu débarrasser le monde d'un ou deux Kuroi. Ouais, aurais pu ... Sauf que l'objectif de ma soirée c'était de me marrer, pas d'enfoncer le clou un peu plus loin. Et pour ça, j'avais mon idée.

Assis ou plutôt avachis dans l'un des sofa libre, je me redressais d'un coup, ne manquant pas de faire sursauter le trio de fayots, assis en tailleur devant le ventilateur, qui me lancèrent un regard mauvais que je leur rendis sans tarder, puis, farfouillant la poche de ma veste, je sortis mon portable ou j'alignais à la hâte quelques mots à l'intention de ma charmante colocataire : « Si j'étais toi, j'rentrerais tout de suite avant que Souichi rebaptise tes affaires d'sa gerbe. C'est toi qui vois hein ? Cela dit, il a du mal à pas confondre ton lit avec le sien. J'te dis pas son état. Rien que pour ça, ça vaux l'détour, j'te dis. Aller viens ! ». Satisfait de ma connerie, je laissais mon cellulaire tomber à côté de moi, tandis que je suffoquais de cette chaleur insurmontable. Qu'est-ce que je ne donnerai pas pour aller passer les trois semaines restantes à Tateyama. Des paires de nichons, il y en avait là-bas, ça, y avait pas de problèmes et de toutes les couleurs en plus : rose, orange ou même léopard. Miam ! Le paradis sur terre. Pour preuve, avec Minoru on y allait chaque année avant. L'avantage avec les vacances d'été, c'est que les touristes affluent en masse et qu'on a toujours besoin d'un ou deux beaux gosses pour attirer la clientèle. Tu pouvais y aller sans un bal que tu trouvais toujours de quoi te loger. Ça avait un prix certes, mais vu le nombre de numéro de téléphone de jolies pouffs qu'on se faisait sur la journée, franchement, ça valait le coup de rester trois heures à suer devant un barbecue puant le poulpe et calamar grillé ! Rien que pour ça, j'avais les glandes qu'on soit ainsi en froid. Cela dit, trainer Misa derrière avec son regard frigide de bonne soeur jalouse, pas sûr que c'était délire. J'étais tellement absorbé dans ma pensée que la sonnerie de mon portable me fit sursauter. Je me précipitais dessus avec l'enthousiasme d'un gamin, un enthousiasme qui disparut aussi vite face au refus catégorique de Min Ah quant à ma proposition de me rejoindre. Mais je n'avais pas dis mon dernier mot ! Je composais un nouveau message à son intention. Quitte à appâter le poisson, autant être généreux sur l'appât. Venir, elle allait venir, peut importe la ruse qu'il me faudrait user pour cela. J'étais trop confiant pour accepter l'échec, aussi je me relevais d'un coup et dans un râle sortis mon porte-feuille avant d'interpeller l'une des trois faces de rongeurs qui observaient chacun de mes mouvements comme si j'étais un sujet d'étude scientifique.

- Hey toi ! Ta tête me dit que t'as besoin de fric. 5000 yens si tu me rapportes un pack de bière et deux bouteilles de vodka. Ça va, t'es gagnant dans l'histoire, non ? Ah ! Et pas dans deux heures. T'as vingt minutes, pas une de plus.e