L'heure du repas avait sonné. Je l'attendais depuis plus de deux heures, je n'en pouvais plus. Encore dans la salle de classe, qui s'avérait être celle de chant, le prof nous donnait enfin la permission de sortir de cette pièce. J'attrapai en plein vol mon sac à dos avant de prendre le bras d'une amie et de la tirer vers la cafétéria. Dans les couloirs, nous courions comme deux idiotes. Les troisièmes années qui trainaient par là devaient vraiment nous prendre pour des folles. Après avoir déposé nos affaires à toute vitesse dans nos casiers, nous nous dirigions vers le réfectoire qui était, pour une fois, assez vide. Un sourire se dessina sur mon visage, satisfaite. D'habitude, nous arrivons toujours en retard et c'est un peu la galère pour trouver une place. Or ce fameux lundi, nous étions à l'heure. Pour ne pas dire trop à l'heure. Le problème ? Les cuisiniers n'avaient pas encore finis de préparer à manger. Ma camarade et moi même étions assez en rogne. Nous avions commencé les cours à sept heures alors je peux vous assurer qu'attendre six heures ou presque, le ventre vide, c'est juste horrible. Enfin bref, nous devions attendre et c'est pourquoi je tirai une chaise pour poser mes fesses sur celle ci. Le temps passait et nous parlions de la pluie et du beau temps avec ma camarade de classe. On ne se connaissait que depuis quelques jours et pourtant, je m'entendais très bien avec elle. D'autant plus qu'elle s'intéresse de très près aux beaux jeunes hommes de notre lycée, tout comme moi. Heureusement ! Sinon cela voudrait dire qu'elle serait homosexuelle. Je ne veux pas dire que je ne les aime pas, les homosexuels, loin de là je les trouve très sympathiques. Mais bon …
Puis, la conversation qui était portée sur les arbres, devint très vite bien plus intéressante si vous voulez mon avis. Une bande de beaux mecs venait d'entrer dans la cafét' et mon amie était en train de s'emballer sur la beauté de ses êtres humains. Moi qui suis pourtant une fille qui fantasme assez vite et bien là, ses gars ne me faisaient aucun effet. Ils étaient très beaux, ce n'était pas le problème mais, j'avais terriblement faim. Mon ventre passe avant tout, même les hommes. A un moment donner, un grand brun tourna la tête en notre direction et ma pote se mit à fantasmer comme jamais. Elle me faisait un peu pitié avec ses idées mais bon, c'était assez drôle. Je l'écoutais donc avec beaucoup d'attention tout en apportant mes petits commentaires.
La cantinière venait de nous annoncer que les plats étaient enfin prêt. J'étais dans la file devant toute, j'ai bien dis toute, la bande des types de tout à l'heure. Mon amie n'avait aucune envie d'être en confrontation avec de beaux hommes. Je n'avais pas chercher midi à quatorze heures et j'avais donc décidé d'aller chercher nos plats moi même. En entrée, j'avais pris une soupe de nouilles pour nous deux et en plats principaux des poulpes pour elle et pour moi des raviolis au boeuf. Ce jour là, les desserts n'étaient pas à la carte. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais absolument rien. Tout en prenant un plateau avec ma main droite et un autre avec ma main gauche, je me tournais pour partir en direction de ma table. Cependant le destin en avait décidé autrement. Ma soupe de nouille, qui n'avait rien demander à personne, se retrouva, malencontreusement, sur l'uniforme d'un blond. La cafétéria qui était jusqu'à présent assez bruyante devint petit à petit muette. Je ne savais plus ou me mettre. Si seulement ma camarade m'aurait accompagné. Tout cela ne serait pas arrivé. Mais comme l'on dit, avec des «si» on pourrait refaire le monde