Assise dans une taverne, les pieds posés sur la table en toute impunité, la belle Perséphoneia…. Ho pardon, la belle Vivi, buvait un verre de whisky pure feu en observant ses compatriotes sorciers. Un homme désespéré, habillé plutôt richement et buvant surement pour oublier que malgré son argent il demeure incroyablement impuissant face à la majorité des malheurs qui le frappe… Un autre homme, beaucoup moins bien habillé, surement sans abris, sirotant la même boisson que son observatrice, il semblait déjà perdu dans son « Neverland personnelle », et là, une phrase moldus me vient à l’esprit « tu t’es vus quand t’as bus ? ». Il y avait aussi ce garçon, à peine la vingtaine, qui semblait vouloir relever un défis de taille pour lui, boire autant de verre que possible avant de sombrer dans une espèce de coma dont il parlerait avec fierté à ses amis. La jeunesse décadente d’aujourd’hui. Et puis, assis dans son coin, observant son monde, il y avait elle, une jeune sorcière, elle était seule, apparemment légèrement agacé ou en tout cas pas vraiment dans son assiette. Pour cause, quelques heures auparavant une énième dispute avec sa petite sœur avait éclaté… La raison ? L’une et l’autre l’avait surement oublié, quoi qu’il en soit Atheneia était partie assez fâché à cette soirée à Saint-Mangouste pendant que sa grande sœur noyait son chagrin, ou en l’occurrence sa colère plus ou moins latente, dans un verre de whisky pure feu. Chacun son truc comme on dit.

Les mondanités, Perséphoneia n’avait rien contre, ayant passé sa scolarité à Beauxbatons elle avait l’habitude de jouer la comédie durant ce genre de soirée pour paraitre éduqué et faussement à sa place, cela dit, elle détestait voir sa sœur en faire autant… Oui, elle prônait le « fait ce que je dis mais ne fais pas ce que je fais », une philosophie ma foi un peu hypocrite mais elle n’a jamais clamé être un exemple d’honnêteté et de droiture. Au final la belle avait refusé de suivre sa sœur et la dispute avait éclaté sur ça, voilà comment elle c’était retrouvée coincée dans cette Taverne, seule, à boire un alcool dont elle ne supportait pas l’odeur tout en observant les autres afin de pouvoir ce dire « Ca pourrait être pire ». Notre sorcière se préparait à passer la nuit à juger les autres en se réconfortant de leur déboire, malheureusement, un homme apeuré fit son apparition dans la petite auberge, hurlant à qui voulait l’entendre que Saint Mangouste c’était écroulé … Au début elle n’y prêta pas grande attention jusqu’à entendre la radio dépiter les mêmes conneries… Conneries ? Pas tant que ça apparemment, ou alors ils s’étaient passé le mot ce qui semblait peu probable, de plus, à l’extérieur la folie commençait à se faire doucement entendre. Des bruits de verre cassé, des cris… Tout les clients du bar se lancèrent un léger regard avant de partir en courant chacun de son côté, se bousculant sans vergogne, ne pensant qu’à une chose ; Survivre. Les habitants du monde magique en étaient-ils vraiment là ? Devaient-ils aujourd’hui penser à leur survit ? Comment le but de chacun pouvait-il avoir changé de direction si rapidement ? Hier ses hommes pensaient tous à diverses choses ; L’alcool, l’amour, le travail, le sexe ou même l’argent … Certes tout n’était pas rose depuis un certains temps, mais tout le monde semblait avoir l’espoir de voir tout leurs problèmes disparaitre grâce aux Ministères de la magie, ou à cette organisation, quoi qu’il en soit, tous attendait patiemment, les fesses vissés sur leur siège, qu'un autre règle leurs emmerdes à leur place, comme toujours. Mais maintenant, en quelques secondes, tous semblait s’être réunis sous la même bannière ; celle de la survit ou plutôt celle de la peur. Et pourtant, ironiquement, personne ne semblait vraiment penser que l’entraide restait leur seul chance. La stupidité humaine dans toute sa splendeur.

Balayant ses pensées d’un geste de la main Perséphoneia avala d’une traite son verre avant de suivre le mouvement, sortant de l’auberge avec rapidité, se retrouvant dans une ruelle complètement saccagé par les mouvements de foules paniqués. La guerre, la jeune femme avait réellement l’impression d’y être… Avait-elle peur ? Pas vraiment, la mort n’est au fond que la finalité d’une chose assez futile, la vie. Cela dit, elle ne pouvait s’empêcher de penser à sa petite sœur qui se trouvait à Saint Mangouste… Si les informations qu’elle avait entendu étaient vrai…. Ne préférant pas y penser Vivi se dirigea en courant en direction de l’hôpital, évitant au passage les citoyens en furies et autre problème ambulant que cette attaque avait causé, car oui, il ne faisait aucun doute qu’il s’agissait d’une attaque, une attaque rondement mené. Elle n’avait jamais vraiment crus en la bonté d’âme de cette organisation secrète, cela dit, le fait qu’ils détruisent tout sur leur passage n’était que la dixième possibilité des actions qu’ils auraient pu commettre. Oui, la demoiselle aimait faire des pronostiques, comme à cet instant… Son cerveau était déjà en train de planifier toutes les situations dans lesquelles elle pourrait se retrouver d’ici quelques minutes et la plupart n’étaient pas vraiment de bon augure.

Pas le temps de penser, après quelques minutes de course effréné et de bousculades insensés Vivi se retrouva face à face avec une scène apocalyptique, celle de Saint Mangouste en ruine. Devant, des dizaines, si ce n’est des centaines, de personnes s’affairaient, observant pour la plupart, essayant d’aider pour les autres. N’attendant pas une minute de plus la jeune femme bouscula tout le monde, sans retenue, afin de se frayer un chemin dans la masse populaire. Des blessés en sang, des cadavres gisant au sol, des cris, du feu, de la fumée… Était-ce vraiment réel ? C’est la question qu’elle se posa en « admirant le spectacle » qui s’offrait à elle. Persée n’était pas innocente au point de croire que le mal n’existait pas, elle l’avait déjà vus mainte et mainte fois, dans des pays parfois oubliés de tous, cela dit, elle n’avait jamais imaginé qu’il gagnerait un jour une ville comme Londres. Essayant de se ressaisir la sorcière essaya de trouver sa sœur parmi les survivants, sans résultats, elle tenta alors de s’approcher de l’édifice mais une voix qu’elle connaissait bien l’arrêta net.

Atheneia ; « Tu t’inquiétais pour moi ? » Perséphoneia se retourna, tombant nez à nez avec sa demi-sœur, cette dernière semblait intacte, presque pas débraillé, surement n’était-elle pas à proximité à l’heure du drame et vus l’homme derrière elle Persia comprit bien vite que son attitude de débauché lui avait apparemment sauvé la vie. Avec un calme et un détachement fou elle répondit.
Perséphoneia ; « Pas vraiment… »
Atheneia ; « Qu’est-ce que tu fais là alors ? »
Perséphoneia ; « Tu porte ma robe et elle m’a couté terriblement cher… »

C’était vrai en plus, elle avait du vendre l’un de ses joyaux les plus précieux pour acheter cette foutu robe qui ne lui allait même pas en plus ! Gardant son visage neutre Persée tourna le dos à sa sœur pour observer une nouvelle fois la scène apocalyptique et tout en cherchant quoi faire elle commença à retirer son blouson de cuir avant de le lancer à Atheneia d’un geste las, laissant apparaitre une espèce de ceinture dorsale sur laquelle était accroché plusieurs petites lames presque étincelantes. Ben oui, quand on chasse des trésors, avoir une baguette ce n’est pas toujours suffisant.

Atheneia ; « On fait quoi maintenant ? »
Perséphoneia ; « Battons nous contre l’organisation… » L’italo-coréenne avait dit ça avec un réel sérieux, les yeux rivés dans ceux de sa sœur, cette dernière semblait elle aussi très posé, réceptif à ce qu’elle venait d'entendre… Quelques dizaines de secondes s’écoulèrent et tout d’un coup… Les deux Steadworthy se mirent à rire, s’attirant les regards méprisants de quelques passants outrés par leur légèreté au vus de la situation.
Perséphoneia ; « Non je déconne… Cela dit, avec tous ce qui se passe… C’est peut-être le meilleur moyen de récupérer … quelques objets intéressants… »

Dans sa tête Perséphoneia avait déjà tout un tas de plan bien ficelés pour trouver et « emprunter » des joyaux et objets rares à tout un tas de personne, le ministère peut-être, mais l’organisation semblait être une meilleure cible à l’heure actuelle. Ne voulant pas déballer toutes ses idées en publique la belle fit signe à sa sœur avant de se diriger vers une ruelle isolé, Atheneia offrit un baiser langoureux à l’homme qui lui avait évité la mort avant de lui lancer un sort d’oubli, discrètement… Le monde magique plongeait dans le chaos, et elles en avaient pleinement conscience, cela dit, il faut savoir s'adapter et comme on dit le malheur des uns fait le bonheur des autres …