J'avais passé une superbe journée. Il avait fait beau, j'avais eu trois clients, j'avais gagné un max. Une journée comme je les aimais. Les clients d'aujourd'hui avaient été assez "aimable" de me laisser leur faire une bonne douzaine de marques.
Je continuais de me regarder dans le miroir. C'est fou ce que j'adorais mon corps. Une vraie merveille que beaucoup d'hommes et de femmes, pour ce qu'il en reste bien sûr, désiraient ardemment. Oui, j'étais vraiment très fier de mon outil de travail. Un travail, qui je précise, me va comme un gant. Oh oui, je gagne du blé en prenant du plaisir. N'est-ce pas le métier parfait ?

Je m'habillais rapidement. En fait, j'enfilais juste un jean par-dessus mon boxer et un sweatshirt. C'était amplement pour l'endroit où j'allais me rendre. Les vêtements étaient obsolètes au Pink Box. J'attrapais un chouchou sur ma table de chevet et décidais d'attacher mes cheveux. Oui, j'avais besoin d'aller chez le coiffeur, mais pas ces jours-ci. J'étais quelque peu occupé à m'amuser. C'était une activité que je prenais à très à coeur. Chaque soir, il me fallait mon litre de sky dans le sang, sinon, je piquais une crise.
Jetant un dernier regard à mon reflet, je quittais le Midnight aussi discrètement que possible. Si jamais je me faisais voir par un client, je risquais fort d'annuler ma soirée en compagnie de jeunes et jolies jeunes femmes pleine vie.

J'arrivais tout aussi discrètement au Pink Box. Dès que je passais l'entrée, une odeur agréablement familière vint me chatouiller les narines. Une odeur délicieusement fruitée. J'adorais ça. Mais ce que j'adorais encore plus, c'était les déesses qui se baladaient et gloussaient en tenue légère...très légère...

« Mon Paradis terrien...aaah»

Je laissais trainer mon regard sur toutes ses femmes en chaleur qui n'attendait que moi pour satisfaire. Puis, je le vit lui. Song Joon, le propriétaire les lieux. Il avait ce regard. Le regard qui disait que c'était lui qui dictait les ordres. Je fronçais les sourcils. Pas aujourd'hui en tout cas. Aujourd'hui, c'était moi qui décidais.
Je m'esquivais vers le bar pour aller réclamer ma bouteille de Sky. Mais alors que je me penchais derrière le comptoir, une main que je ne connaissais que trop bien agrippa mon poignet.
Je tournais la tête vers lui, l'air naturellement surpris.

« Oh! Salut Joonie chéri»

« Tu tombes bien, j'allais me coucher »

C'était une blague ? Je tentais d'approcher les doigts la bouteille de sky mais sans succès. Ses doigts retenaient fermement mon poignet. Et merde! Qu'est-ce que j'en avais à faire moi, hein ? Qu'il aille se coucher, seul, et moi j'irais baiser avec l'une des charmante demoiselle qui pavanaient le cul pratiquement à l'air. Je soupirais d'agacement, puis me retournais face à lui.

« Joonie chéri, combien de fois devrais-je te dire que si tu veux qu'on passe un moment des plus bestial, tu dois te rendre au Midnight, me demander pour que je puisse satisfaire tous tes penchants les plus hard ? »

Je me libérais de son étreinte et me penchait en avant pour attraper la bouteille que je convoitait. Je lui jetais un regard et frissonnais violemment. Ce regard-là, je le connaissais. Il n'était pas content. Mais! Je m'en fichais royalement. Je n'était pas là pour lui ! J'avais assez donné mon cul pour aujourd'hui, maintenant, c'était à moi de la mettre et non l'inverse. Si, Joon avait été une femme, je n'aurais eu aucunes réticences à monter avec lui. Mais ce n'était pas le cas. A l'heure actuelle, ce beau mâle m'était complètement inutile.

Je posais la bouteille sur le comptoir et sortit mon paquet de Malboro et entreprit d'allumer une cigarette tout en ignorant avec ostentation le si sexy propriétaire. A vrai dire, je ne l'ignorais pas vraiment. Je savais qu'il me regardait avec ce regard qui avait l'habitude de m'incendier. Toutefois, je me refusais de le suivre. J'essayais de me persuader que je n'avais besoin que d'une femme ce soir. Je ne pouvais pas succomber à la tentation !
Tirant une bouffée sur ma cigarette, je me tournais vers lui et lui crachais la fumée au visage.

« C'est pas tout chéri, mais j'ai à faire. »

J'attrapais ma bouteille, bu une gorgée avant d'embrasser fougueusement mon client régulier. Je n'étais pas un monstre ! Il fallait au moins que je lui offre une compensation minime !

Je le regardais fixement, soufflé par autant de classe. Oui, je n'aurais pas dû ressentir ça, mais que voulez-vous ? Nous sommes bien faibles, nous pauvres mortels, face un tel dieu. Mais je n'allais sûrement pas capituler pour ses peu. Des mecs canons, classes et friqué, j'en baisais ou je me faisais baiser par eux toute la journée. Il était absolument hors de question que je le laisse m'avoir ce soir. J'avais envie de femelles, pas de mâles.

Je soupirais de lassitude et repris ma bouteille de sky. Je la débouchait et but devant lui avec affront. Puis lentement, je la refermais. Il ne s'était pas départit de son regard de chien enragé, et moi, je le fixais avec toute l'amabilité dont j'étais capable. J'adorais lui tenir tête. Même si c'était dangereux. J'aimais le danger.

« C'est absolument hors de question Joonie chéri. Et...en ce qui concerne ma présence ici...présence gratuite. N'oublie pas que tu m'as baisé tellement de fois que je serais capable de me payer l'entrée ici pour au moins dix ans. Donc je récupère mon dû.»

Oui, j'étais complètement cinglé. Je venais de dire non au grand manitou du Pink Box. Si je n'était pas qui j'étais, ma vie aurait sans douté été écourtée. Mais ce n'est pas un salopard tout de même! Du moins, je tentais de m'en persuader. Et avec le regard qu'il avait en ce moment, j'étais beaucoup plus tenté d'affirmer le contraire.
Mon corps fut parcouru d'un frisson. Le genre de frisson qui annonçait généralement une excitation grandissante.
Et merde ! Je venais de me faire ferré comme une vulgaire sardine. J'étais pitoyable...Mais ce genre d'homme m'excitait beaucoup, plus que de raison. Et je savais qu'il le savait. Je devais donc m'enfuir.
Comment ça lâche ? Pas du tout. J'assurais mes arrières et c'était de bien le cas de le dire.

« C'est pas tout ça mon chou, mais je dois filer. Y'a une bonasse qui attend que je lui mette ce soir.»

Je glissais lentement le long du comptoir pour échapper au regard qui continuait de m'épingler. Je déglutit péniblement. Merde merde merde !!! C'était pas possible ça ! C'était lui le client ! Moi j'étais l'employé ! C'était moi qui était sensé produire ce genre d'effet sur lui ! Où irait le monde si les rôles commençaient à être changé hein?

Je sentis ses mains se poser sur mes hanches. Inutile de préciser que je fus prit d'un incroyable frisson. Ce n'était pas déplaisant en soi puisque j'avais l'habitude qu'il pose ses mains sur moi, mais dans le contexte présent, contexte des plus dangereux pour ma vie, mais j'appréhendais ses réactions. ce serait vraiment bête de mourir parce qu'il aurait décidé de me briser la nuque. j'étais trop jeune pour mourir...

« Casse toi, tout de suite. »

Il persistait le bougre ! Je le lui avait pourtant dis. C'était hors de question ! J'avais pensé à me retourner pour m'opposer à lui une nouvelle, histoire de sentir un peu plus d'adrénaline et...accessoirement lui sauter dessus par la suite. Mais coupant court aux idées perverses que commençait à formuler mon esprit, son téléphone sonna. Je soupirais de soulagement. Il était très difficile de lui tenir tête. J'avais l'impression que lorsqu'il était en colère, l'air autour de lui fuyait. Du coup, je manquais souvent d'air et d'habitude, il se chargeait de me redonner le souffle avec un baiser des plus ardent...ou bestial...plus bestial...Enfin bref !
Je ne lui laissais pas le temps de vérifier que j'avais bien passé la porte du Pink Box. Je ne comptais pas m'enfuir parce que le méchant loup m'avait ordonner de courir !
J'attrapais une fille au passage et m'empressais de monter les escaliers. Il fallait que je me mette à couvert le plus vite possible. Je fermais bien évidemment la porte à clé, ce que je ne faisais pas d'habitude. je n'étais jamais contre une invitée surprise...

[...]

Après avoir prit une douche, je sortis de la chambre. Je me sentais bien mieux. Rien de mieux pour se sentir léger qu'une bonne partie de jambes en l'air. Je me demandais vaguement ce qu'était devenu mon cher gérant. Il n'avait défoncé la prote de la chambre dans laquelle j'étais, j'en conclus donc qu'il ne m'avais pas cherché.
Je fus prit d'un remords. Le pauvre quand même. J'avais ostensiblement refusé de le border. Pauvre bébé...
Je décidais donc de réparer mon erreur. Oui, bon, je l'avoue, je n'avais pas envie d'être banni à vie du Pink ! Que ferais-je de mes nuits libres hein ?
Je montais directement à sa chambre. porte bien évidemment fermé à double-tour. Il n'aurait pas pu prévoir le salaud ?
Je pris une épingle dans ma poche ainsi que ma carte bleue. Quoi? Il fallait que j'entre non ? Qu'importe le moyen utilisé !
Je pénétrais dans la chambre rapidement. La pratique la pratique ! Et que voyais-je ? Un adorable petit Joonie chou endormi...et bien vulnérable ma foi...trop.
Je m'approchais lentement de lui et vint placer mon visage juste en face du sien, détaillant minutieusement les contours de son visage. Qui aurait cru qu'une telle bête pouvait être si mignon ? Mais l'occasion était trop belle pour la rater. Je sortis donc mon portable de sa poche et me mit à prendre une bonne dizaine de photos. Pourquoi ? Parce que je ne raterais jamais une occasion de lui rappeler qu'il n'était pas aussi odieux et méchant qu'il voulait le faire croire. Même les montres dorment apparemment.
Je fus soudain prit d'un frisson. Le genre de frissons que l'on a lorsque que l'on se sent observé par une tierce personne. J'étais mort...

« Euh...ce n'est qu'un rêve...un rêve...ferme-les yeux Joonie chéri....»

Je rangeais précipitamment mon portable, priant je ne sais quel dieu, pour qu'il ne m’ait pas vu commettre ce crime passible de douleurs les plus atroces, et attendit qu'il fermât les yeux...

Il m'attrapa violemment par le col. J'étais décidément dans une belle merde. Je le fixais néanmoins avec air effronté. Le même regard que je lui offrait lors de nos ébats mouvementés. je savais qu'il était en colère et qu'il était dangereux. Mais j'avais connu pire venant de sa part. Alors je n'avais pas plus d'inquiétude que ça.

« J'vais te défoncer ... »

C'est clair qu'avec son regard dans le vague, il était vachement crédible. Je me retenait tant bien que mal pour ne pas exploser de rire. C'était dur. Mais si je faisais ça, je risquais certainement de perdre ma tête. Malheureusement, je n'étais pas dans jeu vidéo, donc si je me faisais décapité, je ne pourrais pas recommencer la partie. Fini. Plus de Shil Han. Ce serait ma mère qui serait contente tiens.
Je sentis sa mains percuter ma joue avec une force incroyable, coupant court à mes divagations. Sur ce coup, j'ai vraiment cru que ma tête allait être décrochée du reste de mon corps.
Complètement sonné, je me retrouvais sur le sol, face levé vers le plafond. Il n'y avait pas été de main morte le salaud. Avait-il oublié que mon visage était l'un de mes outils de travail?
Je passais une main dans mes cheveux et rigolais doucement. Pourquoi n'étais-je pas plus en colère que ça ? Pourquoi le trouvais-je encore plus sexy que d'habitude ? Il n'y avait pas à dire, j'étais complètement cinglé. Irrécupérable. J'aimais qu'il me malmène. Lorsqu'il me demanda mon portable, je me relevais, prêt à lui offrir un autre refus de ma part. Mais je ne m'attendais pas du tout à ce qu'il me demande d'appeler mon boss. Le reste de sa phrase se perdit dans l'air, mais je retenais bien le fait qu'il ne voulait plus de moi comme favori. Chose impensable. Je ne laisserais jamais un autre collègue prendre ma place. C'était hors de question.
Je me relevais et lui fit face. Je lui souris le plus naturellement du monde.

« Joonie chéri...je refuse. Je ne suis pas à tes ordres. Je ne ferais pas ce que tu me demande...»

Je m'avançais vers lui tout en retirant mon sweet-shirt. Je n'allais pas le laisser me virer quand même ! Je décidais donc de passer à l'attaque.

« Ça te plairait de ne plus pouvoir faire de marque sur mon corps ? Où alors...tu demandes ça juste pour que je me traîne à tes pieds pour te supplier ? »