Lorsque l'anxiété monte, chez Willow cela se traduit par un flot de paroles incessant et un débit rapide. Son discours décousu est difficilement compréhensible mais avec le temps, elle espère voir ce défaut disparaître. En réalité, cela lui permet de se détendre, faisant marcher les muscles de sa mâchoire, déviant son attention l'espace de quelques minutes vers ses pensées. Chacun sa méthode pour vaincre son stress. Quoique, fermer les yeux et prendre une profonde inspiration marchait plutôt bien limitant son apport en oxygène et dégageant les muscles de son thorax de la partie dite du stress. Voilà pourquoi, respirer, ce geste futile mais vitale permettait également de réguler sa tension et son anxiété par la même occasion. La blondinette ne se rendait même pas compte de ses longs discours, peut être avait elle simplement besoin de s'expliquer, sur ses faits et gestes à un parfait inconnu ou presque. Mais là n'était pas la question, la jeune fille n'avait aucune idée sur la manière dont la percevait Owen, ce qui la gênait. Ridicule nan ? Elle faisait attention à son paraître mais aujourd'hui, ses limites avaient été franchies.

Le jugement d'une autre personne passait par son regard, les expressions de son visage ou encore ses gestes. Pourtant, Owen restait neutre, sans signe distinctif permettant à la jeune fille de traduire ses pensées. Il restait un véritable mystère ce qui l'angoissait, la peur de l'inconnu se faisait forte. Mais l'atmosphère changea l'espace de quelques minutes, revenant sans cesse sur les propos qu'elle avait tenus pour en connaître l'erreur. Kyle ... ce membre des Morten Bluz qu'elle avait questionné durant cinq minutes déviant le sujet sur leur guitariste et non sur sa personne tant et si bien qu'il fut offusqué. Qui ne l'aurait pas été à sa place ? Elle se voyait déjà piéger dans une voie sans issue et préféra ne rien répondre sous peine d'en révéler un peu trop. Il était préférable de préserver le silence surtout lorsqu'une tension était palpable. Le moment n'était pas bien choisi pour s'expliquer sur ses faits et gestes alors elle resta scotchée sur la rambarde de sécurité, le menton posé ses bras croisés en observant les monuments qui défilaient le long du fleuve. Ces images la berçaient cependant, ce calme fut momentanément stoppé pour des manigances. Oh un secret ! Elle aimait être au courant des plans machiavéliques, y avoir l'un des premiers rôles et ensuite conserver le silence. C'était aussi compliqué qu'intéressant, aussi, telle une petite fiche à qui on lui avait promis un cadeau si elle restait sagement dans son coin et écouter les conseils de ses aînés, Willow observa la scène d'assez loin, un sourire aux lèvres attendant la suite des évènements avec impatience. Le message était clair, en route vers le studio d'enregistrement. Quelle aubaine, depuis le temps que la miss voulait les voir et profiter du son acoustique de la pièce d'enregistrement.

« Tu peux compter sur ma discrétion, je me ferais caméléon et me fondrais dans le décor »

Enfin elle essaiera tout du moins, car promettre de ne pas faire d'impaire dans un lieu remplis d'histoire musicale serait un défi de taille pour la demoiselle, qui attendait ce moment depuis bien longtemps. De nombreuses questions qu'elles se posaient y seraient révélées concernant le quotidien du groupe, les efforts à réaliser, l'ambiance, le staff qui les accompagnait et tout le reste. Voici un petit aperçut de son engouement pour la visite à venir. Elle fut surprise du ton qu'il prenait comme s'il dissimulait un brin de malice envers deux gardes du corps étouffant - ce qu'elle pouvait comprendre.

« J’accepte la mission chef  nous les aurons en beauté et puis un peu de liberté ne ferait pas de mal.»

Willow en connaissait les risques non pas pour elle mais pour Owen. Aussi collant et associables qu’étaient les gardes du corps ils s’assuraient de la sécurité et de la bonne santé de leur petit protégé. A elle seule, elle ne serait pas d’une grande aide ayant fait de la danse et non pas du taekwondo. Mais soit, l’idée même de les berner en toute beauté était délicieuse et l’amusait par avance. Aussi d’un simple hochement de tête, elle fit signe au commandant de bord, qui, mit dans la confidence accosta en toute sécurité pour libérer quatre de ses passagers. Armé de leurs affaires, ils quittèrent la péniche, par ailleurs l’un des deux molosses parla dans le creux de son oreillette en moins de cinq minutes, une voiture aux vitres teintées s’arrêta en face d’eux pour les conduire en lieux sûr. En route mauvaise troupe ! L’aventure continuait ici, prochain arrêt, le studio d’enregistrement. Le visage détendu, elle se tapotait les mains sur les joues pour s’assurer que ce ‘était pas un rêve, que cette journée n’était pas que pure spéculation.

« La tournée au Royaume Unis comportera combien de concert ? »

Le voyage en voiture ne l'empêchait pas de poser toujours autant de questions. Généralement, elle s'arrangeant pour être présente à chacun d'entre eux mais pour le moment, toutes les dates n'étaient pas dévoilées au publique et elle espérait avoir assez de temps pour s'offrir une place au premier rang. Après dix minutes de ballades, la voiture se gara en sous-terrai. En jeune fille sage, elle sortit du véhicule sans faire de siennes, portant son sac en bandoulière et laissa sa main droite posée sur le devant comme pour en protéger le contenu.

« Je crois que nous sommes arrivés. Je ne sais pas pourquoi mais je ne m'attendais pas à un tel parking pour un studio d'enregistrement ayant vu passer les plus grandes stars ».

Ce n'était qu'un parking mais pour Wllow il s'agissait DU parking, celui auquel seul les musiciens les plus aguerris pouvaient accéder. Toujours aussi ridicule son attitude énergique correspondait à celui d'une enfant observant un sapin de Noël à la recherche des cadeaux tant attendu. Mais la surprise fut grande lorsqu'ils montèrent deux étages par l'ascenseur avant que les portes ne s'ouvrent sur un grand hall pavé, aux murs recouvert des photographies des stars ayant foulé ce même sol. Les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte, ses émotions se retranscrivaient parfaitement sur son visage, aussi limpide que l'eau de roche. Si elle avait té un cartoon, ses yeux se rempliraient de coeur tendis que se déroulerait sur le sol comme un tapis rouge.

« Ah là c'est beaucoup beaucoup mieux ».